samedi 13 octobre 2018

Mettre un acompte





Depuis des années que la plupart des tatoueurs demandent un acompte (aussi appelé arrhes) à la prise de rendez-vous, il y a encore des gens pour ne pas en comprendre le principe. Alors je vais t’expliquer lentement, Minou !

Quand tu prends rendez-vous chez le tatoueur, ça implique deux choses :

-Premièrement, ledit tatoueur, s’il est du genre à vouloir réaliser pour toi une pièce originale, va consacrer du temps à dessiner un projet. Ce temps, tu le paies (sauf si le gars est l’un des derniers mohicans à dessiner uniquement pour le plaisir). Et je précise bien, le temps. Ça signifie que ça ne te rend pas propriétaire du dessin, sauf une fois que tu te le seras fait tatouer (et encore, au sens strict du terme, la propriété artistique demeure à l’artiste).

Je précise cela parce qu’il est des petits malins qui s’imagine pouvoir commander un projet à un tatoueur, se barrer avec le croquis et aller se faire piquer la couenne chez un gribouilleur pas cher qui bosse dans sa cuisine.

Deuxièmement, le susdit tatoueur va bloquer son agenda pour ta pomme. C’est-à-dire que si dix minutes avant l’heure de ton rencart se pointe une somptueuse pépée au corps de rêve et au porte-monnaie copieusement lesté qui, avec un sourire humide, demande à se faire encrer un dragon sur le joufflu, le tatoueur va refuser. Parce que TU as rendez-vous !

Bien entendu, ce n’est pas parce que tu as un rendez-vous que tu es obligé de te faire tatouer : tu gardes la liberté de changer d’avis, c’est ton droit.

mais la politesse commande de téléphoner pour te décommander, et pouvoir, moyennant un délai minimum et si le tatoueur n’a pas passé des heures sur ton projet, de récupérer ton acompte. (Je dis ça parce qu’il y a parfois un prix Nobel qui téléphone dix minutes avant l’heure de son rencart).

Donc, il est totalement inutile de faire comme la nana qui m’a téléphoné ce matin :

  • Bonjour, c’est moi qui avais rendez-vous il y a trois semaines, et je voudrais savoir quant est ce que je peux passer pour récupérer mon acompte.
  • Heu, si je me souviens bien, tu n’avais pas prévenu que tu annulais ?
  • Non, mais c’est parce que j’ai dû partir au pays de toute urgence parce que ma grand-mère s’est foulé la cheville et qu’il fallait l’aider pour son potager (authentique, si, si !)
  • Et téléphoner pour te décommander, ça ne t’est pas venu à l’esprit ?
  • Si, mais je n’ai pas votre numéro 
  • Et tu fais comment pour me téléphoner maintenant ?
  • Heuuuuu oui mais...

Le grand Michel Audiart le disait : les cons, ça ose tout, et c’est même à ça qu’on les reconnait !

mardi 25 septembre 2018

Roses & Anchors Flash Days




Salut à tous,

En raison de la demande de quelques personnes, je refais un flash day cette année.

L'idée, c'est de pouvoir s'offrir un tatouage à prix décent, sans devoir faire une visite préalable chez son banquier.

Le principe: choisir dans les motifs ici présentés, sachant que pour ces deux jours là, je ne tatouerai que et exclusivement ces modèles, aux prix affichés.

Cette année, ce sera sur les thèmes "roses et ancres", ce qui serait aussi un joli nom pour un pub anglais, non?

Il est préférable de prendre rendez vous, mais ce n'est pas une obligation. Le cas échéant, ce serait prendre le risque de ne pas avoir de place, à vous de voir.


En pratique:


  • Lieu: au studio, au premier étage (mon collègue et ami n'est pas concerné par l'événement).
  • Quand: les vendredi 5 et samedi 6 octobre 2018, entre 11 et 19 heures.
  • Rendez-vous: via ma messagerie Facebook.


      


      


jeudi 23 août 2018

Les tatoueurs ont une vie



Hé oui, c'est encore un coup de gueule!
On va finir par croire que j'ai mauvais caractère (c'est peut-être vrai, finalement).

Nous vivons dans la culture de l'immédiateté: grâce aux moyens de communication modernes, c'est comme si nous avions le droit d'avoir des réponses à nos questions sans souffrir le moindre délai.

Un exemple?

Dimanche passé, en début de soirée, je me trouvais chez un couple d'amis (que je salue au passage), avec un autre couple d'amis, et nous nous livrions à cette sympathique activité estivale qui consiste à faire griller des hamburgers et du lard mariné, en buvant de la bière.

Vers 19 heures, mon téléphone sonne, et, dans un stupide mouvement réflexe, je décroche.

- "Allo?"
- "Oui bonjour, je voudrais savoir à quelle heure vous fermez aujourd'hui?"
- "Bon, Louloute, on est dimanche soir tu sais, alors, à ton avis?"
- "Vous êtes fermés?"
- "Bien vu!"

Le même soir, à 23 heures, un gus me téléphone pour demander un rendez-vous pour le mercredi suivant...

Les moyens de communication modernes sont merveilleux: par mail, ou via la messagerie de Fesse-de-bouc, il est possible de contacter votre tante Gertrude, votre dentiste ou votre tatoueur, qui répondront lorsqu'ils seront réveillés...

Vous apprécieriez, vous, les coups de fil professionnels durant la nuit du dimanche?

Et bien nous non plus!
Pour les plus obtus, cela signifie que les tatoueurs sont des gens normaux, qui ont le plus souvent une femme (ou un mec), des gosses, bref, une vie en dehors du taf.

Quant à la photo qui illustre cet article, je sais, elle n'a rien à voir avec son contenu, mais j'avais envie de la mettre là.

jeudi 28 juin 2018

Mastectomie et tatouage




Il s'agit d'un sujet à propos duquel, jusqu'à présent, j'avais fait le choix de ne pas communiquer.

Mais suite à une publication sur ma page Facebook, je reçois un certain nombre de questions, auxquelles je vais donc répondre brièvement, sous forme d'un article ici (ce qui m'évitera de devoir répéter.. Bis repetita non placet, disait Mme Josiane, ma prof de latin).

Oui, je pratique cette forme de tatouage. Mais, comme pour la dissimulation de cicatrices, je veux avoir une discussion prolongée avec la cliente potentielle avant d'accepter le travail.

Si je publie parfois des photos de dissimulation de cicatrices, puisque les cicatrices en question sont devenues invisibles, je ne publie JAMAIS de photos de ces travaux là: mon blog et ma page ne doivent pas être le lieu de rendez-vous de petits voyeurs à deux balles. De plus, je trouve malséant de me mettre en avant dans un domaine touchant d'aussi près à la souffrance. Rendez vous dans les cahiers photo de ce blog si vous voulez des exemples de mon travail. C'est aussi la raison pour laquelle cet article n'est pas illustré par l'un de mes travaux.

J'ai décidé de ne pas pratiquer la réalisation de "faux mamelons", parce que cette technique est relativement récente. Par conséquent, j'ignore comment ce type de tatouage vieillit avec le temps. J'ai donc opté pour le tatouage ornemental, s'adaptant aux courbes, avec des motifs en couleur. Le but est de créer un décolleté sexy plutôt qu'une illusion d'optique.

Ces choix, je le comprends, peuvent ne pas être ceux de tous mes collègues. Je les ai fait pour des raisons éthiques, après moult réflexions. Ce sont donc des choix d'ordre moral; et je ne les remettrai pas en question.

samedi 24 mars 2018

Les petites pièces




Souvent, je reçois des demandes de clients gênés, vaguement honteux même, de vouloir une petite pièce, un tatouage mignon, pas énorme. Ces gens, souvent jeunes (mais pas que), s'imaginent que le tatoueur, surtout celui qui a quelques années de métier, va se foutre de leur gueule, mépriser le petit tatouage, lui donner moins d'attention, de soin, de respect!

Hé bien, mes loulous, il n'y a rien de plus faux, rassurez-vous!

D'abord, et avant toute chose, c'est une question de professionnalisme : il n'y a pas de raison de mépriser une petite pièce, elles méritent tout le soin, toute l'attention du tatoueur.

Ensuite, soyons sérieux : le client qui veut un dos complet comme premier tatouage, j'en ai croisé un ou deux dans ma vie, mais ce n'est vraiment pas la plus grande majorité. Le gars qui aujourd'hui arbore un dos et deux manchettes en couleur, il a très probablement commencé par une petite rose sur l'omoplate.

Enfin, sache (si tu as lu mon bouquin, tu le sais déjà, et si tu ne l'as pas encore lu, grouilles-toi de te le procurer, car c'est une excellente occasion de te cultiver) que moi aussi j'ai commencé par un petit truc. Un papillon, si tu veux tout savoir. pas plus grand qu'un briquet Zippo.

Moi aussi je flippais comme une bestiasse, à l'époque. Me faire un grand dragon, j'hésitais comme une pucelle au soir de ses noces, et du reste, même si j'avais osé avoir cette folle ambition, l'extrême légèreté du contenu de mon larfeuille m'en aurait empêché. En bref, j'étais bien trop fauché pour ça.

Ce n'est pas un hasard si la photo qui illustre ce modeste article représente un magnifique (quoique modeste) spécimen de mec torse poil sur la plage : avec le sens aigu de l'observation que je te connais, tu remarqueras sur le pectoral droit un tatouage minuscule (tu ne vois rien? regarde mieux... ok, c'est vraiment pas grand)

Ben t'as tout pigé. C'est ma pomme. Et le gribouillis riquiqui en question, c'est mon premier tatouage.

Et j'en étais immodérément fier!

Et je le suis toujours aujourd'hui!

Alors, fait moi plaisir : arrête avec tes complexes à la con.

On est au clair là-dessus?


jeudi 22 mars 2018

Street Shop Vs Tattoo Parlor



Il y a peu de temps, j'ai reçu un coup de fil fort mécontent d'une demoiselle qui s'était pointée au studio et avait trouvé porte close, la vitrine s'ornant d'un petit mot précisant "tattoo en cours". Au moment où elle me laissa l'occasion (attendue) d'en placer une, je lui posai la question fatidique:

- C'est bien, mais tu avais rendez-vous?

- Non, mais...

Je profite donc de l'anecdote pour expliquer : dans le temps, le studio, comme la plupart, fonctionnait comme un Street Shop. Tu entrais, tu demandais un catalogue à l'aimable vendeuse, tu faisais ton choix et hop, roulez jeunesse, dès qu'un tatoueur se libérait, tu passais sous les aiguilles.

Aujourd'hui, tu peux encore, bien sûr, tenter le coup de passer à l'improviste voir un tatoueur, et quand tu as du bol, il a un créneau pour s'occuper de ta pomme. Mais en principe, il vaudrait mieux avoir rendez-vous. Tu sais, un rencard, comme chez le toubib ou le dentiste!

L'idée, c'est que tu puisses avoir un tatouage vraiment perso, du sur mesure, de l'unique, du taillé pour toi.

Pour ce faire, il faut que tu parles au tatoueur en direct. Autrement dit, une gentille vendeuse qui fait l'interface, ce n'est plus envisageable, parce que ce n'est pas la gentille vendeuse qui va prendre tes mesures et faire le dessin, c'est le tatoueur.

Du coup, quand le dit tatoueur est en train d'usiner, il se consacre à un (ou une) client(e). Pas qu'il ne veuille pas s'occuper de toi, note bien, juste qu'il ne peut pas faire autrement.

D'où la nécessité du petit écriteau "tattoo en cours".

C'est le concept que les britanouilles appellent un "parlor".

Capisce?

Prendre rencard, c'est pas compliqué, hein, tu n'as pas besoin d'être sorti de polytechnique pour y arriver.

Mon adresse e-mail est sur ma page fesse-de-bouc, et comme je suis un bon zig, pour t'éviter de la sueur : jean-mich@hotmail.com