dimanche 15 octobre 2017

Old-School never dies

 

Face à un mouvement général de popularisation du tatouage, beaucoup de gens se posent de questions sur le vieillissement d'oeuvre tatouées, et c'est fort bien.

Un me mes collègues publia donc un long et excellent article sur le net (il signe "Wallifornia sur le groupe Formation tatouage, et j'ai la flemme de chercher pour te coller un lien. Si tu veux, cherche donc par toi-même, mon loulou), dans lequel il détaille le processus et lance quelques piques de bon aloi.

N'ayant pas l'envie de pondre une tartine, je vais te résumer la chose en quelques points essentiels:

  1. Les lignes fines s'estompent et tendent à disparaître avec le temps. Voila qui détruit déjà la légende urbaine tenace du tatoueur "qui est bon parce qu'il travaille fin".
  2. Au contraire, les lignes moyennes ou épaisses s'épaississent avec le temps, mais leurs bords deviennent un peu moins net. Il faut avoir de l'espace entre les lignes, pour éviter qu'avec l'âge, elles ne finissent par se toucher. Un tatouage a besoin d'être "aéré".
  3. Les dégradés de gris s'estompent, particulièrement les gris clairs Donc, un dégradé qui tient la distance doit être fortement contrasté.
  4. Les couleurs ternissent, surtout celles qui ne sont pas soutenues par une ligne forte.
  5. Plus la peau est entretenue (crèmes, limiter l'exposition aux UV), plus longtemps le tatouage restera beau. C'est logique, non? Tu entretiens le support, le tatouage aussi!
Partant de ces quelques principes, il est donc certain que les dessins aux tracés épais et au couleurs fortes résisterons mieux à l'usure du temps. C'est bien joli de faire des performances artistiques sur la peau des clients, encore faut il pouvoir garantir aux gens que leurs tatouages résisteront bien au temps. C'est là affaire d'ego, de choix: faire le malin en postant de l'art avant-gardiste sur fesse de bouc pour se mettre en avant, ou mettre son client en avant.

Il est, bien sur, possible de poildecuter jusqu'à perpète sur les nouveaux talents (et, ipso facto, me traiter de vieux con), les nouvelles encres, les nouvelles machines, les aiguilles et blablabla, mais tu peux te pignoler là-dessus tant que tu veux, mon loulou, le truc qui ne change pas, n'évolue pas, c'est la peau humaine.

Du coup, les tatouages issus de cultures ou cet art se pratique depuis l'époque ou le Christ était engagé volontaire se caractérisent par ces principes: lignes fortes, peu de dégradés, couleurs solides.

L'art traditionnel japonais, par exemple, ainsi que le tribal véritable (maori, tahitien)... et bien sur, mon favori, ce qu'en jargon tatouesque, on appelle le Old-School, ce style popularisé par les marins (gens dont la peau souffrait pas mal du fait de leur boulot), et qui semble connaître aujourd'hui un certain retour de popularité.

Les photos qui illustrent mon propos sont représentative de ce style, à bon entendeur...