dimanche 16 juillet 2017

Parlons pognon!




Celui qui, par curiosité, et dans le souci de s’éviter la peine de se faire sa propre opinion fait une recherche internet à propos de son tatoueur favori, tombe souvent sur une critique qui concerne TOUS les tatoueurs : "il fait ses prix à la tête du client ".

Cette critique, en réalité, résulte tout simplement de l’ignorance du public, ignorance que je me propose de corriger ici :

  1. Il y a toujours un prix de base, prix en dessous duquel le tatoueur ne travaille pas. C’est logique, cela recouvre le fait qu’au-delà des aiguilles, de l’encre, des fournitures diverses et du temps de travail, le tatoueur doit bien gagner sa vie. C’est normal, et personne ne songe à contester ça, pas vrai?

    Sauf qu’il en est pour le faire, telle cette cliente récente qui s’indignait du fait que son minuscule bidule, de la taille de l’ongle de son petit orteil, lui coûte tout de même 50 roros. Il est tout à fait impossible à cette jeunette de se rendre compte qu’en 1994, le prix de base était de…2000 francs belges : elle n’était pas née ! Tu noteras avec intérêt, ami lecteur, que depuis cette époque, le prix d’un billet de tram s’est trouvé multiplié par cinq. Ce qui est rigolo, c’est que la susdite idiote m’exhibait son projet sur l’écran tactile du dernier I-Phone (chercher l’erreur).

  2. Le prix horaire : c’est très simple, c’est tout simplement une facturation à l’heure de travail. Chaque tatoueur, suivant son talent, son expérience et/ou sa renommée, estime le prix de son heure de taf. Ici, pas de problème, tout est limpide, à condition de comprendre que ce tarif ne s’applique en général que sur des pièces d’une certaine importance : pas question de l’appliquer sur un truc minuscule, sinon chaque fois que je tatoue une initiale avec un petit cœur, je descendrais en dessous de mon prix de base : je ne suis certes pas le mec le plus cher du marché, mais je ne suis pas là pour perdre du fric. Et les collègues, c’est idem!

  3. Maintenant, de fait, il y a les prix qui sont entre le prix de base et le tarif horaire, et c’est là que, bien souvent, le bât blesse. D’abord, parce qu’il s’agit de tatouages plus grands que ceux qui sont au prix de base, mais trop petits pour justifier de passer au tarif horaire, tu me suis ? Il faut gagner sa vie tout en restant juste. Il y a là une part d’estimation, souvent incomprise du public. Note bien que, par surcroît et pour compliquer les choses, certains endroits sont plus difficiles, voire carrément plus chiants à tatouer que d’autres. Et ça, ça se paie!

  4. Enfin, il y a, avouons-le, non pas la gueule du client, mais son comportement. Tous les commerçants le savent, il y a parfois des gens qui se comportent vraiment comme des connards, incapables de dire simplement bonjours, arrogants, chiants… J’ai de la chance, j’ai le droit d’être injuste (c’est rare, note)… Ceux-là paient effectivement un petit supplément. NA!