dimanche 28 mai 2017

Quel con, mais quel con!!!




J’avais trouvé, grâce à l’amie Grenouille, du SNAT, un article du journal "La Croix", qui était une violente diatribe anti tatouage. Et je me frottais déjà les mains, avide que je suis de croiser, virtuellement s’entend, le fer avec un adversaire, de lire ses arguments, et de les contrer.

Déception : pas la queue d’un argument, pas le plus petit début de raisonnement. Rien ! L’article, dont tu trouveras copie ci-dessous pour ta plus grande édification ne contient pas d’argument. Tout au plus une litanie de préjugés moyenâgeux, dignes finalement de ce journal qu’est La Croix. Car de ce journal, parlons-en. La Croix est au catholicisme le plus réac ce que La Pravda est au Parti communiste d’Union Soviétique. Un organe de propagande plutôt bas du cul, servile et mal foutu.

Les opinions défendues (je n’ose parler d’idées) sont celles qui se font de pire dans le catholicisme, et là, je ne parle pas de celui, charitable, de l’Abbé Pierre, non. Je parle de celui de la manif pour tous, de ce catholicisme intolérant qui refuse le mariage homo et laisse tomber un silence de plomb sur les curés pédophiles et les filières d’exil d’ancien SS vers l’Argentine ou le Paraguay.

Le lectorat, tu te l’imagines fastoche : Monsieur, coiffé avec une raie à droite (évidemment), veste en tweed, petit foulard et Clarks au pied, est coach de l’équipe féminine junior de natation de sa paroisse, Madame, chapeau cloche, coupe Chantal Goya, Loden et carré Hermès, organise des voyages de patronage au rassemblent de Taizé. Leurs quatre mioches aux prénoms prétentieux (c’est pas de leur faute) sont scolarisés chez les Frères, ce qui leur évite de jouer aux billes avec des petits malheureux élevés sans Dieu (voir même des immigrés ou, horreur, des fils de libres penseurs).

Quant à l’auteur de cet article, c’est un cuistre arrogant et pontifiant, et de la pire espèce : usant de son éducation (je dis éducation, pas intelligence, tu suis ?) pour écraser par la recherche de ses mots, un éventuel contradicteur. Son message, s’il n’était aussi creux, ne tient que parce qu’il ne cherche pas à convaincre (il faut des arguments pour cela) mais à imposer. C’est de l’argument d’autorité dans toute sa splendeur. "J’ai raison parce que j’utilise des mots de plus de trois syllabes, et si tu es d’un autre avis, c’est parce que tu es trop con que pour comprendre !".

Discuter avec ce genre de mec, ce serait comme se branler avec une râpe à fromage: des efforts pénibles pour un résultat nul. Si tu as la patience, ou la perversité dans l’humour (on ne sait jamais) de te farcir l’intégralité des sarcasmes pitoyables de ce pompeux cornichon, c’est ci-dessous :

Aux premières grandes chaleurs, les tenues de nos contemporains raccourcissent, découvrant, sur des milliers de kilomètres carrés d’épiderme, la nouveauté occidentale la plus dérisoire et la plus révélatrice de la culture de masse au XXI siècle : le tatouage. Ne pas rire, ne pas s’indigner, comprendre, conseille notre cher Spinoza. Soit. Dans le cas de cette manie, il est tout de même difficile de ne pas sourire, au moins : tant de professions de foi ineptes ou incongrûment placées, tant de dessins hideux, tant de fresques prodigieusement kitsch, tant de portraits manqués d’anonymes ou de célébrités… Il faudrait au moins conseiller aux impétrants de la Confrérie de l’aiguille encrée le merveilleux sketch de Francis Blanche et de Pierre Dac, auquel le titre de la présente chronique rend hommage : un authentique faux fakir venu d’Ind(r)e y évoque un tatouage représentant d’un côté la cueillette des olives en Basse-Provence, de l’autre un épisode de la prise de la smala d’Abdel Kader par les troupes du duc d’Aumale. Côté apophtegmes, même tableau. Qui donc a besoin de conserver à portée de vue, quand ce n’est pas dans son dos, le concentré de sa philosophie de l’existence, ou les dates de naissance et de décès de son pépé regretté ? 

Plus sérieusement : nous parlons, selon des études récentes, de 20 % de la population des États-Unis; de 15 % de celle de la France. L’extraordinaire variété des démarches qui poussent nos semblables à se tatouer est frappante : cela va de la recherche d’une certaine esthétique (sourcil tatoué, dauphin à la cheville) à des sens plus ou moins métaphysiques (érotique, religieux, politique, familial), en passant par des modes forcément éphémères (sauf pour les tatoués !) ; signalons une récente tendance franchement non figurative chez certains jeunes gens distingués (zones monochromes rectangulaires ou carrées sur le mollet ou l’épaule, traits noirs et absolument rectilignes à l’intérieur de l’avant-bras). 

La pratique du tatouage est une sorte d’oxymoron. Si elle entend singulariser son propriétaire, elle le signale en fait comme appartenant à un collectif (celui des admirateurs de Céline Dion, ou des zélateurs de Harley Davidson). Elle relève d’une extimité, pour employer un néologisme à la mode : l’intériorité de l’individu s’exprime à la surface de son corps. Étrange attribut tribal du sujet ! On se donne un corps infiniment blasonnant (lancer certains tatoués sur la question de leur programme de tatouages, c’est attirer des réponses étonnamment longues et circonstanciées). Le discours du tatoué à l’égard de ses tatouages va rarement sans ambivalence : c’est un exhibitionniste pudique ; combien de fois me suis-je fait rembarrer par des tatoués fort agacés que j’ose leur demander ce que signifiait, pour eux, telle formule latine, tel dessin aborigène, telle fleur multicolore, alors même qu’ils me les mettaient sous le nez ! 

Tout cela procède – car il faut penser à la douleur de l’opération elle-même ! – d’une extraordinaire violence dirigée contre son propre corps, que l’on marque à vie. Par sa capacité à absorber avec une apparente indifférence tout et n’importe quoi (idéogrammes chinois, imagerie religieuse, iconographie sportive, que sais-je), à la vider de tout contenu tout en s’en réclamant, le tatouage aujourd’hui est le parfait symptôme de la plasticité d’une société marchande qui a tout intérêt à ce que chacun d’entre nous se totémise ainsi (quel meilleur consommateur que celui qui veut absolument être lui-même, de toutes les façons possibles ?). 

On n’en finit pas, en une demi-page, d’un sujet aussi complexe. Car le tatouage est aussi – et par là j’entre en sympathie avec lui – une tentative d’expression personnelle ; et, peut-être, le succédané d’une œuvre chez des êtres qui n’écrivent ni ne peignent, sinon sous cette forme. Et, dans un monde où tout est censé glisser, s’effacer, comme à la surface d’un écran, ce goût de l’indélébile, si débiles soient les formes par lesquelles il s’exprime, m’apparaît soudain comme une sorte de protestation contre l’insignifiance. Car le tatouage est encore et toujours un geste transgressif, qui peut être assez terrible : je me souviens avoir vu récemment, dans une ville de Bretagne ravagée par l’alcoolisme et le chômage, deux individus farouches au visage entièrement couvert de tatouages disparaître dans un immeuble visiblement squatté. 

Cette façon de détruire cet élément capital de la sociabilité qu’est le visage me glaça, je l’avoue. Et quant à ceux qui s’imaginent s’encanailler un peu en se tatouant, savent-ils que certains esclaves romains portaient un tatouage au front ? De quoi nos tatoués sont-ils esclaves, sinon de l’injonction d’être soi, qui est bien la pire des servitudes volontaires ? 

Par Stéphane Audeguy, le 26/05/2017 à 5h32

Source : http://www.la-croix.com/Debats/Chroniques/Le-tatouage-Monsieur-Stephane-Audeguy-2017-05-26-1200850238

samedi 27 mai 2017

Rendre au Rock&roll...




….Ce qui appartient au Rock&Roll!

J’écrivais, dans le premier chapitre de mon bouquin, que le tatouage s’est démocratisé. Je l’ai vu, disais-je, quitter le pli de l’aine des skinhead-girls pour orner l’avant-bras des avocates. Se faire tatouer n’est plus mal vu, et c’est très bien.

J’aurais, du reste mauvaise grâce de m’en plaindre, ça me fait bouffer, après tout!

Mais cette médaille a, comme toute médaille, un revers : le tatouage, à force de se "gentryfier" (quel vilain mot !) risque de perdre quelque chose, une partie de son âme, peut- être!

Cette réflexion m’est venue aujourd’hui, après avoir vu au cour de mon trajet, des affiches publicitaires aux sujets abondamment encrés, alors que je tatouais un jeune couple sympa (si vous me lisez, tous les deux, vous vous reconnaîtrez), aux moyens financiers modestes, qui s’étonnaient de la (relative) modicité de mes tarifs. Ma réponse vint d’instinct, et à la réflexion, c’est un peu une profession de foi :

"Le tatouage vient de la rue, c’est un art populaire, et ça doit le rester."

Alors, je voudrais lancer ici, un appel à vous tous, aux tatoueurs, aux clients, aux fans de tatouage: nous devons rester sur nos gardes, et prendre garde à préserver l’âme du truc! Certes, le péril n’est pas encore bien grand, mais un certain nombre d’indices me le font redouter.

  • Quand la moitié des 300 (oui, 300 !) tatoueurs d’une convention sont devenus tellement interchangeables que la "patte" du tatoueur se dilue !

  • Quand des tatoueurs hipsters ne font plus que copier (fort proprement, il est vrai) des modèles pompés sur internet !

  • Quand la "patte" de l’artiste n’est plus identifiable et que le style se dilue dans la simple réalisation!

  • Quand les tatouages de l’acteur ne servent plus qu’au lancement d’un parfum de luxe!

  • Quand la bimbo peroxydée et tatouée n’est plus que la vitrine dans une publicité (sexiste d’ailleurs) pour un casino!

  • Quand la bêcheuse friquée de Waterloo, dans son perfecto Hugo Boss et son T-shirt Ramones,  joue les expertes à deux balles sur fesse-de-Bouc! 

  • Quand le tatouage n’est plus un engagement mais une obéissance servile aux pires diktats de la mode, réservée par surcroît à une élite friquée!

Alors, je dis attention!

Restons vigilants, mes frères (et mes sœurs aussi).

HEY HO, LET'S GO...

Brève de foot...




J'aime pas le football.

J'arrive pas à m'intéresser à un sport de ballon où le dit ballon n'est pas ovale. Sans rire, t'as déjà vu un joueur de foot qui se prend un petit coup au tibia? Il se roule par terre, pleure, appelle sa mère, l'arbitre et un prêtre pour recevoir les derniers sacrements!

Si j'en crois un creux du bulbe qui m'a apostrophé ce matin chez le libraire, n’étant pas un supporter de foot et des diables rouges, je suis un "mauvais belge". Outre le terme qui pue les purges haineuses, les femmes tondues et l'épuration, et sans vouloir m'en prendre nullement à nombre de mes amis qui, curieusement, préfèrent un ballon rond à un ballon ovale (pourtant seul digne de ce nom), j'ai envie de répondre ici à cette invective stupide. 

Qui es-tu, cretin décérébré, pour mettre en doute mon patriotisme? J'ai servi mon pays sans me croire obligé de foutre une chaussette tricolore sur mon rétro ou une biroute de caniche - oups, 'scuse, une corne - sur ma bagnole (du reste, je n'ai pas de bagnole). 

Et il n'est pas certain que tu puisse en dire autant, toi qui critique sans doute l'action des joueurs sans être, je l'imagine, capable de courir seulement 100 m sans risquer l'infar', toi qui te dis sportif parce que tu bois de la Jupiler en commentant avec compétence (ironie, ne te méprends pas) les actions de gens qui en savent plus que toi sur le football (et que moi aussi, ignare que je suis ). 

Aussi, je n'hésite point à te le dire sans fard, que je te pisse à la raie, ce qui, nous plaçant "de facto" sur un certain pied d’intimité (je ne m'occupe pas de la raie de tout le monde), me permet de te faire par surcroît, une confidence : je n'ai passé, de ma vie, qu'une seule soirée devant un match de football. C'était en 1986, et ça m'a permis de voir télé-visuellement la réalité de l'esprit sportif des hordes de tes semblables, fraternellement unis dans la haine de l'autre.

mardi 23 mai 2017

Brève politicienne




Je mets, instinctivement, la politique et la religion dans le même sac (oui, je ne respecte rien, je suis comme ça, et si ça ne te plais pas, lecteur, je m’en fous complètement). 

Politicien et membres du clergé, ce sont toujours des malins, des gus qui se débrouillent bien, t’encouragent à casser la gueule à ton voisin au nom de la paix et de l’amour, te disent ce que tu dois penser, manger, boire ou baiser !

Si je critique plus souvent la gauche que la droite, c’est uniquement parce que la gauche, depuis plus longtemps au pouvoir, a eu l’occasion de faire plus de boulettes que la droite, et le raisonnement vaut pour toutes les religions

Tiens, il y a un truc qui me gave velu en ce moment, c'est l'utilisation du mot "fasciste" à tire-larigot. C'est un mot grave, qui ne devrait être utilisé que dans certains cas précis! 

En fait, ça remonte à mon enfance, fin des années 70. Tous les parents des mioches de ma classe avaient eu 20 piges en 68. Pour ces monuments d'intolérance, tout ce qui n'avait pas de longs tifs et une vague conscience de gauche, tout ce qui avait un parent dans l'armée, voire tout ce qui osait ne pas être d'accord ne pouvait être que facho. J'ai hais cette intolérance à bon marché, j'ai détesté cette bonne conscience de façade. 

Aujourd'hui, c'est le retour de la bien-pensance. Pour le mec de droite, un fasciste, c'est un type qui puise ses idées dans l'Italie des années 30 (et un nazi, c'est encore différent, si!), pour bien des gens de gauche (sans généralisation), un fasciste, c'est tout ce qui n'est pas aussi à gauche qu'eux. 

Alors, c'est parti: un prof qui buse mon lardon, facho, un sale type qui ne part pas en grève, facho, un mec qui lit Céline plutôt que Guevara, facho, et il y en a un-peu-plus-c'est-pas-grave-je-vous-le-mets-quand-même? 

Messieurs les bons apôtres, si penser autrement c'est du fascisme, alors j'en suis! (et sinon, retournez donc voir le sens de ce mot dans votre dictionnaire favori)

samedi 20 mai 2017

De la toute puissance Fessedebouquienne





Si j'ai l'air d'un croque-mort, la dessus, c'est normal: il y a des gens pour lesquels je creuserais volontiers un trou. Un Grand trou!, Genre fosse commune!

Je trempe, une fois de plus quoique virtuellement, ma plume la plus acérée dans mon venin le plus virulent ! 

Dans la relation commerciale du tatoueur avec ses clients, les réseaux sociaux ont pris une importance inouïe. C’est simple : celui qui n’est pas sur fesses de bouc n’existe plus.
Dans le but donc, de garder le contact avec mes aimables clients, j’ai par conséquent ouvert un groupe, une page pro, et naturellement mon propre profil (et ce blog, aussi).

Sur ma page, je laissais l’opportunité aux clients de me faire part de leur appréciation, et cela se trouvait positif, pour ma plus grande joie. Il faut tout de même savoir que les notations des clients ont un réel impact au point de vue de la réputation d’un tatoueur, aussi, tout artiste de saine jugeote y prête t-il attention. 

Et c’est là que le bât blesse. Ce matin, je constatais, navré, qu’une personne avait fait baisser la moyenne des notations en donnant une cote faible.
Bien vite, je la contactais par messagerie privée, après un coup d’œil inquisiteur sur son profil, histoire de voir à qui j’avais affaire : une parfaite inconnue. La réponse ne se fit pas attendre, et en moins de trois répliques, j’ai pu établir que je n’avais jamais ni tatoué ni rencontré cette personne !

Comme son QI était de toute évidence inférieur à son tour de poitrine, il fut de plus aisé de lui faire avouer que, par surcroît, elle n’avait JAMAIS vu un seul tatouage par moi réalisé ! Pour tenter (un peu) de contrebalancer l’effet négatif d’une telle publicité, j’ai bien sur contacté un petit nombre de clients fidèles et satisfaits, leur demandant le service de noter mon travail à leur tour. 

MERCI à eux ! Vous êtes la saveur de mon métier !

vendredi 19 mai 2017

Brèves de gosses 2°



Je suis lardonophobe! 

Par toute hypothèse en tout cas. Je fais la différence entre un restaurant où je caresse la folle ambition de manger des moules au vin blanc et une plaine de jeu. Je veux parler de ces endroits ou des mioches hyperkinétiques et bruyants (comprendre mal élevés) s'ébattent joyeusement avec des cris de joie. Je fais cette différence, donc, et d'évidence, ça se lit sur mon mâle et beau visage de prince pirate, lequel (le visage, pas le prince pirate) laisse un fugitif instant paraître un agacement qui, aux yeux des jeunes mamans en surcharge miochesque, est offense grave et crime de lèse-petite enfance!

Si vous êtes affligés, comme d'autres, d'une chaude-pisse, de ces moujingues turbulents et bruyants que l’on dit hyperactifs, et qui sont en fait seulement mal élevés, c’est de toute évidence de votre faute. Une taloche par semaine rend le fiston doux et amène affirme la sagesse populaire. Et la bienséance commande, comme moi-même, de ne pas les amener au restaurant, sous peine d’attirer des regards - tel le mien présentement - qui ne sont pas dictés par un attendrissement excessif.

jeudi 18 mai 2017

Breves de gosses 1°

Les enfants, il y en a de deux sortes : les nôtres et ceux des autres. Et, un peu comme les pets, on a tous tendance à supporter plus facilement les nôtres.

Ceux des autres sont, en général, moins bien élevés et plus bruyants que la moyenne communément admise. Lequel d’entre nous n’a jamais subi, au cours d’un voyage de longue durée, le charmant bambin assis à la place juste derrière qui balance allègrement de grands coups de lattes dans le dossier du siège sur lequel on est assis ? Le pire, c’est que si l’on a l’infernale prétention de se retourner pour demander poliment aux parents de l’enfançon turbulent d’avoir l’amabilité de calmer leur mioche, on obtient la plupart du temps une réponse acariâtre dans laquelle il est question des inconvénients inhérents aux transports en commun. En bref, on n’avait qu’à rester chez soi.

Je voue donc un immense respect à ceux et celles qui font profession d’élever des gosses : puéricultrices, instituteurs et institutrices. Ces gens font preuve dans leurs sacerdoces, d’une patience dont je suis incapable. Ils ont pour noble mission de transformer en génies biens élevés des hordes de jeunes turbulents. Comme le dit si bien l’image certes caricaturale du prof qui répond aux parents : "Vous vous êtes mis à deux pour nous sortir un con pareil et je devrais tout seul en faire un Einstein ?"

Donc, je l’avoue, il y a ma fille, qui me donne chaque jour des leçons de vie, et les lardons des autres, qui me tapent sur les nerfs !

D'après moi, les lardons, c'est un truc inventé par Dieu pour tenir les gonzesses en laisse! Imagine qu’à l’origine, on naissait adulte, ayant fait la crise d'adolescence et le service militaire; On avait déjà une barbe de trois jours qui faisait du bien à la maman au moment de l'accouchement et une poche marsupiale contenant un carnet de mutuelle, un abonnement d'un an à la piscine Molitor et un couteau à cran d'arrêt. Seulement, dès sa sortie de l'hosto, la mère se choppait des velléités d'indépendance: elle sortait le soir pour jouer au billard ou pour aller à son cours de Zumba, et si son Seigneur ne la brossait pas suffisamment, ne dédaignait pas se faire reluire par quelqu'un d'autre que son propriétaire légitime. Du coup, le gars Dieu, il en était réduit à s'astiquer l'auréole tout seul et bectait d'un jambon-beurre plutôt que d'un navarin d'agneau, ce qui ne faisait pas son affaire. C'est alors qu'il inventât les mioches, histoire d'enchainer la Déesse à la casa; ce fut à la fois l'invention de l'esclavage et la prohibition des couteaux à cran d'arrêt!

mardi 16 mai 2017

Anecdotes en vrac 1°



Le prix...


On va encore dire que je suis irascible! Passe encore la cliente qui m’appelle le dimanche' imaginant pas, la pauvrette, que je puisse avoir une vie (et elle avait, au moins, une jolie voix). Mais cette autre qui ce soir, me téléphone pour m'engueuler parce que je suis fermé ce soir et qu’elle est devant le studio, me tape sur le système. Ça n’a pas rendez-vous, et ça réclame comme un syndicaliste moyen à l’heure ou je suis en train de me faire des pâte.

- Bonjour, j'aimerais faire réaliser ce tatouage là
- Ah mais, techniquement, ce n’est pas possible, sur toi y a pas la place
- Oui, mais combien ça va coûter?
- Ben je viens de te dire que ce n’est pas possible
- Oui mais combien?...

Wouhaaaa, me dit la cliente indignée, vos prix ont vachement augmentés depuis quelques mois!

- Ah bon ? C’était quand, la dernière fois que tu es venue?
- En 1997...

Comment dire?

"Les cons, ça ose tout"


Y en a' te jure... Un gars (que je ne connais ni des lèvres ni des dents) m’envoie un mail avec une demande de prix hier soir, à 23h30. Aujourd’hui, il commence par râler parce que je ne lui réponds que ce matin, puis réclame un " prix d’ami"!!! Les cons, ça ose!

Le tag


Ce moment de joie un peu égoïste ou, arrivant matinalement, tu aperçois un tag sur la façade, et constate que c'est sur le mur du voisin. Je me remémore derechef la vieille blague du citoyen soviétique qui, ouvrant au KGB à deux heures du matin, a la satisfaction de pouvoir répondre:" Alekseiev? Non, c’est en dessous"

Message pour le creux du bulbe qui a nuitamment tagué ma façade :

Tu ne me liras sans doute pas, et c'est bien normal: nous n’avons pas les mêmes fréquentations, ce qui me convient parfaitement. Sans vouloir me montrer plus prétentieux que nécessaire, à ma mort, je laisserais comme traces de mon passage en ce monde, une fille merveilleuse (la mienne) et un livre, c’est pas si mal, je trouve! Et toi, quelle trace laisseras tu, pauvre etron? Le désolant gribouillis que ton âme d’artiste incompris laissa sur mon mur vers les minuit a déjà disparu ce matin à dix heures. Médite donc cette évidence, et reste dans la désespérante médiocrité dans laquelle te cantonne ton indigence d’esprit. Je ne te salue pas, reçois donc par la présente l'expression de mon plus parfait mépris, et, hélas virtuellement, mon pied au cul !

Le musicien


J’ai un musicien de rue. Un vrai, hein, je ne parle pas d’une infection cutanée, Dun comédon ou d' une verrue. Je parle bien d’un rombier qui chatouille une gratte. J' hésite toutefois sur la conduite à tenir: lui filer une tune parce qu' un peu de musique, c’est bienvenu dans cette rue à laquelle il ne manque parfois que la lune blême dans le caniveau humide et deux putes gravosses pour être un décor de polar glauque ,ou lui filer deux baffes dans la gueule ,parce que je déteste vraiment les Beatles!

"Ça sent le printemps"


Bon, une nana fringuée comme Chewbacca en mode synthétique entre dans le studio. Elle sent le chien mouillé. Si c'est ça, l'odeur bucolique du printemps, merci, très peu pour moi. Je dois être un mec vintage qui préfère que les jolies filles sentent la jolie fille!

Le candidat


Un candidat tatoueur viens de franchir ma porte, et me demande en bafouillant ou il peut acheter de la colle à calque et de l’encre temporaire. Comme je l'informe que ces produits n’existent pas, il me fait un discours sur l’attitude égoïste des anciens de la profession qui ne partagent pas leurs secrets. Las, pour me débarrasser de l'importun, je lui donne ce qu'il demande, c'est-à-dire une adresse : "chez Olivander, chemin de traverse".

Il est parti heureux!

Le français


Moi:(souriant)" ici, les gens bien élevés ôtent leurs casquettes au restaurant."
Lui (fier de lui):" on est français"
Moi:" Ha, c’est donc ça!"

mercredi 3 mai 2017

Ouvre large tes portugaises et écoute ton tatoueur!



Ecoute Loulou, si ton tatoueur te donne des conseils, soit gentil, essaye d’en tenir compte. Bon, on est d’accord, c’est de ta peau qu’on parle, et tu es libre, mais t’es bien d’accord que si tu ne suis pas ses conseils, il ne faut pas aller pleurnicher après, OK ?

Il est essentiel de comprendre un truc : le tatoueur, (ici, on parle de moi, mais le raisonnement vaut pour la profession en général), il est là pour gagner du POGNON ! Hé oui, de la fraîche, de la caillasse, du pèze ; de quoi nourrir ma famille, pas la tienne (j’t’aime bien mais…). J’adore mon taf, mais pour être sincère, si demain je gagne au Lotto, je m’achète un chalet en Suisse pour l’hiver, et je passe les étés dans un hamac au soleil, à siroter des trucs fruités dans des noix de coco avec des p’tits parasols en papier dessus. Je tiens beaucoup aux p’tits parasols. Et le tatouage, basta !

Donc, quand je refuse de faire un tatouage, ou quand je déconseille à un client de se faire tatouer, ce n’est pas pour le plaisir de refuser de gagner du fric.

Je m’explique, par deux cas concret.

Le client Alpha me demande de lui tatouer un truc, et je refuse en lui expliquant que ce motif, de cette taille et à cet endroit, ne donnera qu’un résultat merdique. Mais ce creux du rachi, tenant à son idée comme un morbac à son poil, se casse, vexé et trouve un tatoueur prêt à tout pour un peu de blé. Le résultat final est pathétique et le gus repointe sa truffe chez mézigue, consterné. Hé quoi, mon garçon, je t’avais prévenus, hein !

Autre hypothèse, la cliente bêta veut un tatouage mais je le lui déconseille fortement car le rendu final risque de ne pas être idéal du tout. Dans certains cas, exceptionnels, je peux, en l’ayant prévenue des inconvénients, accepter de faire ce tatouage. Ce peut être par exemple, un ajout sur une pièce existante. L’inconvénient, dans ce cas, serait que les deux "âges" du tatouage soient visibles (ça s’atténue toutefois avec le temps: la patience est une vertu, mais une vertu chiante à acquérir). Cela peut s’éviter en retravaillant la pièce dans son intégralité, mais évidemment, ça coûte du fric ! Ici aussi, ayant prévenu à l’avance, pas de surprises possible.

Dans ces deux, cas, ce ne serait que de la malhonnêteté intellectuelle de se plaindre à l’issue, de tailler des costards sur fesse-de-bouc ou de gémir.

Un tatoueur est censé conseiller ses clients, ce qui implique de leur dire la vérité, ceci-étant cette attitude reste commercialement contestable, parce que la vérité, ça ne plait pas.

C’est la raison pour laquelle mon banquier me déteste ! (Ce n’est pas vrai, mon banquier est un mec cool et tatoué avec qui je bois un coup à l’occasion, mais c’était pour que tu pige mieux)