samedi 29 avril 2017

Flicage et délation, c'est NON!!!!



Salut à toi, mon p’tit chacal. Ce mois-ci, encore un coup de gueule !

Si tu es un lecteur attentif de mes conneries, tu n’ignores pas en quelle piètre estime je tiens les "cratchers" (argot de métier qui signifie égratigneur), ceux qui se baptisent "tatoueurs à domicile"; de pitoyables gueux au talent incertain et à l’hygiène approximative qui viennent chez toi avec leur petite valoche de tatoueur débutant en kit pour te proposer leur "art" à des prix défiants toute concurrence. Comme tous les professionnels, je les méprise.

Ne compte pas sur moi, non plus, pour plaindre le sort des rats qui portent des daubes tatouées dans ces conditions: ils n’ont pas voulu payer le prix des services d’un tatoueur ayant pignon sur rue, ils paient du coup le prix de leur radinerie, bien fait pour leurs gueules.

Mais, depuis quelques temps, j’observe vis-à-vis de ces hyènes glaireuses, une nouvelle attitude des
"bons citoyens" : la dénonciation aux autorités soit-disant compétentes!

Ce mouvement semble constant, tant sur la page fesse-de-bouc du Syndicat National des Artistes Tatoueurs (France) que dans les emails que je reçois. Je ne peux nier que ça puisse partir d’une bonne intention, car les tatoueurs à domicile représentent ce qui se fait de pire en matière de tatouage.

Mais la délation, je dis non ! C’est un truc qui commence par "Madaaaaaame, y a Gontran-Eude qui fait rien qu’à copier" et qui termine par "Herr Kommandant, mon voisin s’appelle Lévy". Et ça, c’est pas trop mon truc, je désapprouve! Ce genre de chose, ça schlingue les années noires, la vengeance minable et l’épuration.

Je suis très fier de mon grand dab, qui planquait des juifs et des aviateurs durant la dernière grande rifflette, je ne vais donc pas me mettre à cafter maintenant, ce serait bas, indigne, petit et mesquin.

Si l’on veut éradiquer le médiocre tatouage clandestin, apprenons aux gens qu’un bon tatouage, ce n’est pas un tatouage fait au rabais. Ce n’est pas en se plaignant aux fonctionnaires à nez jaune et au teint bilieux d’une administration répressive que le problème trouvera sa solution.